L’épidémie repart. Peut-être que la CNAM a tombé les masques trop tôt. Ce qui est sûr c’est qu’elle applique de plus en plus les gestes barrière : la distanciation vis-à-vis de son réseau est son maître mot.

Nous sommes désormais au royaume de la technocratie : nous sommes abreuvés de chiffres censés prouver que tout va bien, mais curieusement seul le réseau, les Agents De Direction (ADD) et  les instances syndicales, s’inquiètent de leur signification.

Que ce soit l’INC maladie du 29 mars dernier ou un énième webinaire réseau, la chanson est toujours la même. La réalité n’existe qu’à la CNAM – qui travaille, elle- et nous, pauvres ADD, cadres et agents, organisations syndicales, ne savons que nous plaindre.

D’ailleurs, nous devrions consulter plus souvent le film institutionnel sur Pleiade : on y voit des caisses heureuses, cédantes et prenantes, c’est donc bien la preuve que nous noircissons à dessein l’état du réseau.

Nous tenions à partager avec vous ce grand moment de l’intervention de notre DG à l’INC maladie du 29 mars 2022. La précédente INC, il avait rencontré des agents heureux et fiers lors de l’inauguration par ses soins d’un accueil de caisse. Si c’est pas des preuves, ça, qu’il n’y a pas de problèmes sur nos accueils !

Nous pensons certain que Marie Antoinette savait que les moutons étaient naturellement propres et bien peignés.

Cela devrait nous interroger sur notre professionnalisme, qui nous fait préparer une visite de la CNAM pour que tout se passe bien. Sur notre participation aux outils de communication qui nous font souligner les côtés positifs de réformes parce que nous nous sentons responsables de l’adhésion de nos équipes aux projets.

Cela devrait nous interroger sur notre participation aux missions déléguées : aujourd’hui,  elles ne permettent que trop à notre organisme national de se dédouaner de ses responsabilités : « c’est le réseau qui l’a voulu qui l’a co-construit ». La CNAM oublie qu’elle demande la participation du réseau pour  mettre en œuvre ses projets. Quelle possibilité d’initiative avons-nous ? Quel rôle est attendu de notre part ? Nous sommes formés pour porter des projets, être autonomes, avoir des capacités d’entrepreneuriat, manager nos équipes en donnant du sens à leurs actions. Notre caisse nationale ne semble attendre de nous qu’un rôle d’exécution normalisé. Et si aujourd’hui le réseau tient encore tant bien que mal, elle ne l’attribue sans doute qu’à ses propres mérites.  Aveuglement ?

Il est grand temps que, plutôt que de limiter le dialogue social à un monologue bardé de chiffres et à des webinaires descendants, notre organisme national écoute vraiment les voix convergentes de ses Agents De Direction sur le malaise flagrant des équipes de tous niveaux, privées de sens et  d’ambitions. D’ailleurs, les équipes votent de plus en plus avec leurs pieds : vu le turn over, l’herbe est manifestement plus verte ailleurs. En accuser les Agents De Direction qui n’ont surement pas une bonne GPEC ni une maîtrise des modes managériales, ou les syndicats qui ont refusé la nouvelle classification,  est un peu court.

Les effectifs fondent bien plus vite que les besoins de nos usagers et ça n’interroge pas la CNAM ?

Se vanter de finir la COG avec 900 ETP de plus que prévu est indigne : ces ETP servent encore la politique gouvernementale de tracing. Il est prévu de les rendre. Alors quel est le bénéfice pour les organismes d’assurance maladie et leurs usagers ? Quel message pouvons-nous porter dans nos organismes ?

La logorrhée technocratique est de plus en plus insupportable. Comme le constatent les Agents De Direction, l’avenir du personnel est absent de toutes les présentations power point de la CNAM.

L’avenir de l’assurance maladie aussi. Alors, il faudra bien qu’on s’en occupe nous-mêmes, jusqu’à ce que nous soyons entendus. Les Agents De Direction doivent être une force reconnue pour notre réseau.

Aujourd’hui se développe de plus en plus un sentiment malsain que si la CNAM webinarise directement avec nos cadres et agents, c’est qu’elle nous considère comme un obstacle à penser en rond.

Nous souhaitons être associés au destin de notre branche et pas simplement décliner des lettres réseau. Nous en avons les capacités. Encore faudrait-il que notre tête de réseau accepte de reconnaitre que cet avenir se situe ailleurs qu’au ministère des finances, et renoue avec ce qui fait notre fierté : « agir ensemble, protéger chacun ». C’était  une belle raison d’être. Etait-elle soluble dans la technocratie ?

Le SNFOCOS défendra toujours notre fonction d’Agent De Direction, collectivement et individuellement. Il est profondément attaché aux valeurs d’une Sécurité sociale qui trouve sa raison d’être dans les besoins de ses usagers.


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