Depuis maintenant plusieurs années, les praticiens conseils exercent leurs missions dans un contexte marqué par l’accroissement des missions, la diversification des compétences, le tout sur fond de réorganisations et de restriction des moyens. Il nous semble aujourd’hui urgent, qu’en retour, des signes positifs clairement visibles soient adressés au corps des praticiens conseils.
Or, dans toutes les régions, les réactions de nos collègues nous montrent que c’est exactement le contraire.
A titre d’exemple, l’attribution récente des points de contribution professionnelle fait l’effet d’une douche froide. Ainsi, en Ile de France par exemple, il n’y a que 40 « élus » pour toute la région.
Face à cette situation, les praticiens conseils sont fortement désappointés et leur motivation est en chute libre. Le nombre de points est calculé sur l’effectif des présents, soit 30 % d’un volume qui se réduit d’année en année. Les primes d’intéressement ou la part variable sur lesquelles le SNFOCOS était réservé diminuent chaque année. Les faits justifient le choix que nous avons fait de ne pas signer.
Nous sommes de moins en moins nombreux et les objectifs paradoxalement augmentent rendant impossible leur atteinte malgré un investissement sans faille. Cette restriction des moyens a pour conséquence une nette dégradation de nos conditions de travail.
La lecture des praticiens conseils est simple : plus de missions, plus de pressions pour atteindre des objectifs et moins de gratification. La seule réponse apportée par l’employeur est le gel des salaires. Dans ce contexte, des jeunes PC démissionnent du service médical pour des postes plus attractifs de médecins salariés qui ne manquent pas en dehors de l’institution.
Face à ce constat et malgré de nombreuses alertes de notre syndicat la réponse actuelle de l’employeur semble se limiter à la création de nouveaux métiers : soit par l’embauche de para médicaux (infirmières) ou par l’émergence de métiers spécifiques tels gestionnaires du contentieux.
Ce n’est pas celle attendue par les praticiens conseils ; il faut rendre la profession plus attractive par une augmentation des salaires notamment à l’entrée. Depuis des années, le SNFOCOS revendique que l’expérience professionnelle soit inclue dans le coefficient de base comme cela a été fait pour les agents de direction.
Un jeune médecin à 4/5 aujourd’hui gagne moins aujourd’hui que le plafond de la Sécurité sociale (rappel du plafond : 3 170 euros en valeur mensuelle). Certes ce n’est pas le salaire qui fait seul l’attractivité d’une profession. Mais il y contribue.
Le SNFOCOS s’inquiète de cette évolution.
Nous sommes réservés sur une évolution du métier de praticien conseil vers un métier de superviseur de techniciens hyperspécialisés qui viderait de tout intérêt les métiers que nous avons choisis. Sur des questions aussi fondamentales que la délégation de tâches et le devenir du métier de praticien conseil, la simple création d’un nouveau groupe de travail à la CNAMTS (un de plus !) s’avère une réponse déplacée.
Ces questions essentielles touchent au suivi des prestations des assurés sociaux, au contrôle des hôpitaux et des professionnels de santé, et donc à l’éthique et à la déontologie. Nous craignons que les règles qui encadrent cette évolution réduisent au final les effectifs des praticiens conseils proprement dits (médecins conseils, pharmaciens conseils, chirurgiens-dentistes conseils).
Nous demandons par conséquent :
Que soit ouverte auprès de l’UCANSS une négociation sur une classification dynamique permettant une revalorisation des coefficients à l’entrée.
Que soit mise en place des véritables assises régionales et nationales de la médecine conseil dans ses trois composantes afin de construire en concertation avec les personnels un système cohérent, efficace et accepté.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur général, mes salutations distinguées.
Le Secrétaire Général
Alain GAUTRON