Le 18 janvier 2022 fut à la fois une 2e journée de mobilisation en 1 mois pour réclamer une revalorisation de la valeur du point (à l’appel unanime des organisations syndicales représentatives à la Sécu) et une journée de « négociation » salariale à l’UCANSS.

A l’unisson, les organisations syndicales sont intervenues en début de séance pour rappeler à l’employeur les messages et revendications visant à obtenir une revalorisation immédiate et significative de la valeur du point, demande qui s’inscrit comme étant d’une particulière légitimité dans le contexte inflationniste que connaît notre pays. Malheureusement, le directeur de l’UCANSS est resté intangible, dans son rôle de porte-parole (et de porteur de mandat comme il l’a rappelé à plusieurs reprises) du COMEX en apportant ces éléments de réponses :

  • Le contexte inflationniste est connu de tous, y compris des pouvoirs publics qui ont décidé de ne pas revaloriser le point d’indice de la Fonction publique. Dans ce prolongement, il ne peut pas en être autrement à la Sécu.
  • Pour autant, le COMEX souhaitait obtenir des moyens complémentaires et a discuté avec la tutelle pour obtenir une RMPP complémentaire, en s’inspirant de ce qui avait été fait par l’Etat pour les fonctionnaires de catégorie C. Le COMEX se félicite et se satisfait d’avoir obtenu une RMPP complémentaire de 0,38
  • Pour autant, cette enveloppe est associée à une contrainte car elle est fléchée avec 0,25 au profit des bas salaires (que le COMEX place à 1,15 Smic), 0,1 pour la prime de mobilité à iso niveau et 0,03 pour les formateurs occasionnels
  • Ces deux derniers dispositifs n’avaient pas soulevé d’opposition lors de la négociation de la classification mais répondent à une attente au niveau des organismes, ce pourquoi le COMEX a souhaité les porter de nouveau. Si les organisations syndicales ne veulent pas en débattre lors de cette échéance de négociation, il est possible d’en parler lors de prochaines négociations (il y aura une négociation sur la formation professionnelle en 2022, elle permettrait d’évoquer la prime pour les formateurs occasionnels), mais sans pouvoir négocier le montant de l’enveloppe ni un fléchage différent.
  • En matière de classification, l’obligation légale prévoit un cycle quinquennal. Il est inenvisageable d’ouvrir une nouvelle négociation en 2022 car aucune enveloppe n’a été négociée avec la tutelle, c’est une année marquée par des échéances politiques et le thème de la classification devrait être inclus dans la négociation des COG, laquelle négociation ne devrait aboutir que mi 2023.
  • Au bout du compte, le COMEX propose des mesures favorables au personnel avec une enveloppe de 20ME. L’alternative aurait été de ne rien faire et il est malvenu de la part des organisations syndicales de dire qu’il n’y a ni moyen financier ni volonté de l’employeur de reconnaître l’investissement du personnel.

Quand l’UCANSS se fait interpeller sur l’absence de mesures profitant à l’ensemble du personnel, le Directeur de l’UCANSS explique que tous les salariés, aussi bien les employés et cadres, que les praticiens conseils et les agents de direction, seraient concernés par la mesure de replafonnement. Pourtant, ce n’est qu’une mesure d’affichage car elle ne donne aucune garantie aux salariés qu’ils percevront des pas de compétences, même pour ceux qui sont au plafond actuel (ou en sont proches).

En fait, pour le SNFOCOS, cette négociation salariale laisse le même goût amer que la négociation sur la classification : elle combine mépris de l’encadrement et promesses illusoires.  

Chafik EL AOUGRI, Secrétaire National du SNFOCOS en charge des affaires juridiques, de la formation professionnelle et de l’assurance santé complémentaire