Ce vendredi 5 décembre, la délégation SNFOCOS participait à l’observatoire inter régional Bretagne / Pays de Loire organisé par l’UCANSS à la CPAM des Côtes d’Armor.

Cette réunion est étonnante dans son format : d’un côté de la table, les directions locales, de l’autre, les syndicats et entre les deux, l’UCANSS a porté un discours positif : tout va bien à la Sécurité Sociale !!!

La réunion portait sur deux thèmes : l’état des lieux de la politique salariale en 2024 et la formation à la Sécurité Sociale.

Sur la politique salariale de 2024 :

Nos collègues de l’UCANSS constatent une augmentation du nombre de salariés dans nos organismes : nous passons de 142 162 à 144 145 agents, dont 20% de salariés de plus de 55 ans contre 5.2% de moins de 30 ans, et 7% de turnover.

Doit-on s’en réjouir ?

Le SNFOCOS revendique le maintien des effectifs et des moyens au regard des missions de la Sécurité sociale, d’autant que les représentants de l’UCANSS n’ont pas été en capacité de répondre à nos questions suivantes :

  • Quelle estimation de gain de productivité avez-vous avec la mise en place de l’IA dans nos organismes ?
  • Et l’impact de l’IA sur l’emploi pour l’avenir ?

Au SNFOCOS, nous constatons des impacts d’ores et déjà négatifs avec une complexification des tâches ayant une répercussion réelle sur la santé des salariés.

Nos collègues de l’UCANSS se félicitaient de la RMPP (Rémunération Moyenne des Personnes en Place) de 2.10 % en 2024, alors que l’inflation est de 2%. Ils considèrent alors que, comme celle-ci est supérieure à l’inflation, « en moyenne » les agents se sont enrichis. Ils expliquent également que pour toutes les branches, plus de 99 % des salariés ont bénéficié de points (de compétences, d’expérience et/ou parcours professionnels).

Nous avons une autre lecture de ces chiffres :

Les agents ne bénéficient pas de points ou de parcours tous les ans. Il serait également déloyal de dire que les 2 points d’ancienneté compensent l’inflation. En moyenne, toutes branches confondues, 32% des employés et des cadres ont bénéficié de points de compétences. Nous sommes donc loin des 100% bénéficiaires de cette RMPP 2024 !

Donc force est de constater que tous les agents ne s’enrichissent pas et loin de là.

Le SNFOCOS dénonce cette lecture qui compare l’inflation, payée par 100 % des agents, et les mesures salariales qui ne touchent qu’une partie des salariés.

Sur les 4 années passées, la RMPP était supérieure à 1% en 2020, mais inférieure à l’inflation de 0.10% en 2021, 2.45% en 2022 et 0.58% en 2023. Nous concluons donc que nous nous sommes appauvris globalement, d’autant qu’en moyenne, c’est tous les 3 à 5 ans que les agents bénéficient d’une promotion ou d’un « rattrapage ».

Le SNFOCOS dénonce également, pour nos collègues de l’UGECAM, l’excuse du mode de financement différent qui ne justifie pas une telle différence de traitement. L’UCANSS doit être garante de l’équité de traitement entre tous les salariés, quel que soit leur organisme d’appartenance.

Pour les sceptiques comme nous sur cette présentation, ne vous inquiétez pas, avec la nouvelle classification, nous allons voir d’autres effets positifs dans les années à venir en plus de cette RMPP.

Au SNFOCOS nous revendiquons la réouverture de la négociation sur la valeur du point avec un rattrapage, a minima, à hauteur de l’inflation constatée.

Sur la formation à la Sécurité Sociale :

Nos représentants de l’UCANSS constatent que l’objectif de recrutement des moins de 30 ans n’est pas atteint aujourd’hui, malgré le programme en place : attirer, recruter, fidéliser !

Au SNFOCOS, nous n’avons pas cessé de dénoncer les baisses des effectifs, l’augmentation de la charge de travail, sans augmentation de salaire et la dégradation des conditions de travail en général.

Il n’est donc pas étonnant que des salariés préfèrent tenter leur chance ailleurs pour trouver enfin une rémunération correspondant plus justement au travail fourni, contrairement à nos caisses, porteuses de rémunérations bénéficiant d’allègement de cotisations pour le maintien des bas salaires.

Dans cette présentation, nos interlocuteurs s’inquiètent également du devenir des reports de fonds de formation non consommés. En effet, l’état souhaiterait préempter ces sommes non consommées.

Nous sommes étonnés que l’enveloppe formation ne soit pas consommée alors qu’aujourd’hui, à l’URSSAF Bretagne, la direction :

  • refuse une VAE collective au profit des inspecteurs du recouvrement,
  • prévoit des clauses suspensives en matière de formation (« sous réserve ») dans les accords soumis à signature aux organisations syndicales.

Le nombre de salariés ayant bénéficié d’une formation en 2024 apparaît en hausse de 8 % par rapport à l’année 2023, le volume d’heures de formation suivies en 2024 connaît également une hausse de 12,5 % par rapport à l’exercice précédent. De fait, les salariés formés ont en moyenne bénéficié de formations légèrement plus longues qu’en 2023 (42 heures en moyenne par bénéficiaire en 2024 contre 40 heures en 2023).

Le SNFOCOS pourrait se réjouir de ces chiffres : mais parle-t-on de formation ou d’informations ? En moyenne, ça veut dire quoi ? En effet, une formation de gestionnaire prend un volume d’heures très important. Cela laisserait-il sous-entendre que les heures disponibles pour les recyclages, maintien dans l’emploi serait peau de chagrin ?

En Bretagne, nous sommes la lanterne rouge avec un nombre moyen d’heures de formation suivies par salarié formé de 37 heures.

Je vous fais grâce de la présentation de tous les dispositifs d’accès à la formation, à l’initiative de l’employeur ou de l’agent, des différents contrats (professionnalisation, apprentissage, alternance)…

Le bilan de cette journée : l’UCANSS n’a vraiment pas la même vision que les agents travaillant dans les organismes. Le monde de oui-oui pourrait venir par ruissellement avec une augmentation significative de la valeur du point et une gestion de nos organismes par le bon sens.

Tout va bien à la Sécurité Sociale.

Céline Jastrzebski pour la délégation SNFOCOS