Le 12 décembre 2022 dernier, se tenait à l’UCANSS, salle Simone Veil, l’observatoire régional pour l’Île de France. Ces observatoires, composés à parité de directeurs d’organismes appartenant aux différentes branches, et des représentants des organisations syndicales, a pour objet d’évaluer les effets de la mise en œuvre, au plan local, des accords collectifs négociés au plan national, afin de vérifier annuellement l’atteinte des objectifs poursuivis par les partenaires sociaux et de présenter des études en matière de ressources humaines (art. 6 du protocole 5 mai 2015).
L’année dernière dans cette même salle, la réunion avait pour sujet l’analyse du Bilan Social Institutionnel sur la période 2018-2020 : avec quelques 57 264 salariés du Régime général répondant à l’enquête, l’un des points saillants qui ressortait à l’époque était qu’une majorité des salariés de l’institution attendait,-à un moment où le pouvoir d’achat est attaqué de toutes parts par des hausses de prix tous azimuts, des augmentations significatives de salaire.
Déjà l’année dernière, la précédente, et la précédente encore, cette question a perduré sans réelle réponse apportée…
Depuis la crise s’est amplifiée, avec l’envolée du taux d’inflation, avec des réponses de la tutelle pas à la hauteur face à la situation rencontrée par nombre de nos collègues.
Lors de cet observatoire 2022, les échanges ont porté sur la situation vécue dans les organismes d’Ile de France :
Les constats partagés par les directions, rejoignent désormais les alertes que nous n’avions de cesse de faire depuis des années au SNFOCOS : à force de mener des COG austères, de faire baisser les effectifs, d’augmenter la charge de travail, sans augmentation de salaire, des catégories entières de métiers dans les organismes de sécurité sociale ne sont plus attractifs. Il s’en suit deux phénomènes inquiétants : d’une part un nombre conséquent d’appels à candidature qui ne sont plus pourvus, d’autre part, une augmentation sans précédent de démissions ou abandons de poste, notamment sur des niveaux d’experts : des salariés qui préfèrent tenter leur chance ailleurs pour trouver enfin une rémunération correspondant plus justement au travail fourni. Ces deux phénomènes interviennent de surcroît à un moment de l’histoire où, après des années de suppression méthodiques d’effectifs, des services entiers sont exsangues, avec des conditions de travail très dégradées.
Néanmoins et c’est un fait constant, aucune réponse réelle n’est apportée par la tutelle, que ce soit l’année dernière ou ce 12 décembre 2022.
Constat amer qui ne s’est que renforcé le lendemain dans la même salle, date à laquelle les organisations syndicales ont été reçues en Instance Nationale de Concertation sur les salaires ; là ils découvrent sur table, le montant d’augmentation à discuter pour 2023, à savoir zéro… !
On nous avait déjà conviés pour négocier des miettes, mais se déplacer pour négocier…. RIEN, ça c’est une première… !
Sur cette lancée, quelle sera la situation des organismes de sécurité sociale en 2023 ?
Nous craignons être désormais au point de bascule avant l’affaissement général.
La tutelle doit prendre maintenant toute la mesure de cette situation délétère vécue dans nos organismes, et de l’urgence qu’il y a à remettre à niveau la valeur du point, à l’augmenter de manière significative.
Virgine ROCHE et Karim LARNAOUT pour le SNFOCOS