Une RPN Salaires s’est tenue à l’UCANSS ce 13 décembre 2022. Autant le dire d’emblée, c’est une première du genre pour la nouvelle Directrice de l’UCANSS qui aura marqué les esprits.

Le contexte ? Inutile de rappeler que cette RPN était attendue de tous les salariés, tant nous sommes nombreux à ne pas comprendre l’immobilisme de nos décideurs face à un épisode inflationniste dont l’ampleur est inédite pour la majorité du personnel en poste.

Dès 8h du matin, à l’appel de l’intersyndicale, des manifestants ont bravé le froid (-3°C) pour se réunir devant le siège de l’UCANSS. Quelques centaines, venus de toute la France, ont fait entendre leur voix.

L’ambiance « bon enfant » s’est tendue vers 9h30 lorsque le filtrage à l’entrée de l’UCANSS s’est « musclé ». Il n’en fallait pas plus pour rappeler à ceux qui l’auraient oublié que cette réunion n’était pas comme les autres. Les excuses de la Direction de l’UCANSS n’auront pas suffi à apaiser les esprits.

Le contenu ? Sans surprise, chaque délégation est intervenue pour en appeler à la responsabilité de l’UCANSS et de la tutelle (d’aucuns en ont même appelé à l’intercession du Père Noel) : le niveau inédit d’inflation ne se satisfait pas des mesures bas salaires qui ont accentué le phénomène de tassement des salaires (a fortiori dans une période où le SMIC a connu en 1 an une succession de revalorisations, dont certaines automatiques du fait de l’ampleur de l’inflation), ni de la mesure générale de revalorisation de la valeur du point à hauteur de 3,5% (face à une inflation de plus de 6% sur l’année) à effet du 1er octobre 2022, et encore moins des déclarations remerciant ou reconnaissant l’investissement du personnel.

Malheureusement, les mobilisations, les grèves, les déclarations dans les instances locales et nationales, les départs de l’institution, les retards de traitement, les droits d’alerte s’inscrivent comme autant d’indicateurs insuffisants (ou insignifiants si l’on veut être un peu plus cynique) pour la tutelle (et peut être aussi pour le COMEX dont le silence face à la situation et l’absence de soutien affiché aux revendications des organisations syndicales, et donc du personnel, est tout à la fois assourdissant et incompréhensible).

Vous l’aurez compris, nous n’avons obtenu aucune mesure salariale lors de cette réunion. Mais c’est l’explication donnée par la Directrice de l’UCANSS qui a généré une contestation comme l’UCANSS n’en a probablement jamais connue. En effet, il nous a été indiqué que, comme en 2018, le niveau d’avancement des négociations des COG (qui sont encore loin d’être signées pour ceux qui pourraient se poser la question) n’a pas permis à la tutelle de fixer le cadre de la RMPP (ce cadrage budgétaire que nous condamnons depuis son arrivée dans l’univers de la Sécu car il est utilisé comme un plafond indépassable et qui limite les allocations de mesures salariales tant individuelles que collectives). En l’absence de ce cadre, l’UCANSS ne pouvait ainsi pas présenter de propositions sur la politique salariale 2023.  

Il n’en fallait pas plus pour susciter le courroux des délégations syndicales. Phénomène inédit, une suspension de séance est alors intervenue pour accueillir des délégations de manifestants et ainsi compléter les délégations syndicales de représentants remontés et porteurs de messages sur la situation de leurs organismes et/ou leur situation personnelle. La Direction de l’UCANSS a écouté, pris (beaucoup) de notes (à croire que les déclarations des organisations syndicales remontant ces informations depuis des mois n’avaient pas suffi) mais est restée inflexible : le cadrage n’est pas connu, elle n’est pas en mesure de prendre d’engagement quant à une nouvelle date de réunion.

Finalement, cette réunion a confirmé le niveau de mépris des décideurs vis-à-vis du personnel de la Sécu.

Avec une inflation d’un tel niveau, la tutelle pouvait apporter une réponse d’urgence évidente : accorder une revalorisation immédiate de la valeur du point à un niveau venant combler la perte de pouvoir d’achat dont nous souffrons tous, et y adjoindre une clause de revoyure lorsque l’avancement des COG permettra de fixer un cadre. En préférant ne rien donner, la tutelle prend le risque de voir le mouvement se durcir dans les organismes…et elle devra en assumer seule les conséquences.  

Chafik EL AOUGRI, Secrétaire National du SNFOCOS en charge des affaires juridiques, de la formation professionnelle et de l’assurance santé complémentaire