A l’instar de ce qu’il est en train de se passer à l’URSSAF de Dieppe (cf édito de la semaine dernière), plusieurs sites d’URSSAF devraient connaître la même destinée. Une réflexion sur la Politique immobilière des organismes de Sécurité Sociale est en train de se mettre en place au niveau du ministère et les URSSAF sont en première ligne. Un rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales évoque cette refonte de l’implantation des URSSAF.
Ce rapport souhaite, en autre :
- Mettre à disposition des URSSAF un référentiel de coût de la construction,
- Rénover les modalités de gestion des opérations de maintenance immobilières en externalisant ou en confiant cela à un autre organisme, au sein de la branche ou d’une autre branche,
- Définir une stratégie pluriannuelle à 10 ans en matière immobilière,
- Optimiser la performance du patrimoine avec en point de mire 3 indicateurs (ratio d’occupation des surfaces, coût du M2, bilan énergétique) qui seront complétés par un indicateur de qualité de l’entretien du bâtiment,
- Structurer un réseau professionnel des gestionnaires de patrimoine propre à la branche.
Certaines URSSAF semblent être sur la sellette : Angers, Cherbourg, Bastia, Belfort, Montauban, Narbonne, Lorient, Tours, Moulins…. Si l’ACOSS n’a pas de doctrine visant à la fermeture de sites (propos plusieurs fois repris par son directeur) nous devons rester vigilants à la prochaine COG. La tutelle pourrait, à la lecture des rapports de plusieurs corps d’état (IGAS, IGF la Cour des Comptes….) avoir d’autres objectifs. Par ailleurs, l’ACOSS a mis en place des réunions, avec l’appui de certains agents de direction d’URSSAF, afin d’étudier les voies de restructuration et d’évolution du réseau, à partir de plusieurs hypothèses pour identifier pour chacune d’elles nos atouts et nos forces.
Ce qui interpelle le SNFOCOS, entre autres, est la notion de taille critique des établissements.
Tout ceci était latent dans la déclinaison des régionalisations. En effet les sites périphériques ont été dépouillés de leur encadrement et de leur polyvalence, au profit du site siège. Alors que l’on nous vante le bienfait de l’informatique, le management et le travail à distance, le « tout communication » en dématérialisé, ce qui supprime toute barrière géographique au travail, jamais le recrutement des nouveaux embauchés n’a été aussi concentré sur un seul lieu. La perte de la polyvalence implique inexorablement un vrai frein à tout déroulement de carrière.
Pour pouvoir évoluer, certains salariés devront changer de site, ce qui entraine déménagements, réorganisation de la vie familiale ; de plus rien n’est fait pour aider à cette mobilité, le protocole sur la mobilité ne s’appliquant pas.
Perte de l’encadrement, de la polyvalence, fermeture des accueils, non remplacement sur site périphérique des départs à la retraite.., tout concourt à ce qu’indubitablement et de manière incontestable le ratio M²/agent explose… et la fermeture du site s’impose !
Peu importe le grand écart entre le discours et les actes.
L’ACOSS souhaite replacer le cotisant au cœur de nos métiers et demande aux URSSAF d’être capables d’apporter, en autre, un service de qualité et notamment une écoute, un accueil physique tout en fermant l’accueil au « tout venant » sur les petits sites. Une prise de rendez-vous est désormais nécessaire pour le cotisant pour répondre à ces questions. Cette relation de service existait il y a encore peu, chaque cotisant avait un interlocuteur référent polyvalent. Au nom d’une certaine rentabilité, cette relation privilégiée a été cassée, et tout intérêt au travail a été enlevé par une parcellisation des tâches. Après avoir déstructuré la relation au travail, la relation au lieu de travail est à son tour déstructurée. Le SNFOCOS continuera à défendre tous les organismes du recouvrement ou d’autres branches pour éviter la fermeture des « petits sites » pour le bien des salariés de la sécurité sociale et pour continuer à offrir un service public digne de ce nom.
Jean-Philippe Bourel, Secrétaire National en charge de la branche recouvrement