Les débats parlementaires se poursuivent autour de la loi de financement .

Ce n’est pas sans à coup pour notre gouvernement car le Sénat a brutalement mis un terme à l’examen du PLFSS, d’abord en rejetant la partie recettes de la loi puis l’ensemble du texte par…0 voix pour.

Nos sénateurs se sentent « méprisés » par le gouvernement.

Manifestement, la tentative d’OPA du gouvernement sur les recettes de la sécu pour financer les mesures « d’urgence sociale » sous forme de baisse de cotisations et de non compensation des recettes perdues, laisse nos parlementaires sénatoriaux dubitatifs : la ficelle est un peu grosse de faire payer à la Sécurité Sociale les conséquences d’une gestion et d’une compréhension plutôt chaotique des problématiques sociales qui traversent notre société.

Nos parlementaires s’émeuvent donc et réagissent.

Alors qu’on leur demande de voter la LFSS, des annonces de réformes futures sans contenu précis réel, mais parfois contradictoire apparaissent dans nos journaux, des déclarations politiques en pure réaction face aux éléments (et si on reprenait la dette des hôpitaux, les soignants sont dans la rue ?) semblent surtout  guidées par un opportunisme destiné à dégonfler la mobilisation sociale annoncée du 5 décembre. Mettre les parlementaires hors du circuit de décision, on comprend qu’ils s’en émeuvent.

Ces déclarations permanentes rajoutent au flou qui règne depuis plusieurs mois sur les questions fondamentales de notre système de protection sociale. Des annonces vagues destinées à être modifiées en fonction des réactions, des tentatives de faire financer les décisions du gouvernement par les caisses sociales, des contournements des partenaires sociaux et des parlementaires désormais pour tenter d’imposer … quoi ? Une carte blanche ? La mise à sac du système de protection sociale en fondant le tout dans des régimes dit uniques mais entièrement étatisés, donc sous le contrôle d’un Etat gérant au jour le jour ?

Comme l’indiquait la motion du SNFOCOS issue du conseil de notre syndicat les 5 et 6 novembre : une cotisation donne droit à une prestation en retour, un impôt n’a pas de contrepartie. L’Etat fait ce qu’il veut de l’argent des impôts , et a priori en ce moment, il répond à celui qui crie le plus fort.

Le Sénat, les partenaires sociaux et les français ont bien raison de ne plus avoir confiance, quand notre gouvernement utilise tous les moyens de contournement d’une réelle négociation avec des relais politiques ou sociaux au fait de ces sujets forts complexes pour déployer des « débats » sous forme de QCM  et où finalement vous n’avez aucune chance de vous exprimer réellement . Qui peut croire qu’un QCM peut remplacer un débat ou une négociation pour décider de notre avenir? A quand le gouvernement par référendum? L’histoire montre que c‘est souvent un choix de consultation malheureux et que cela peut facilement conduire à l’impasse.

Donc, plus nous serons nombreux à être en grève le 5 décembre, plus nous avons de chances de contraindre l’Etat à respecter notre institution et le service que nous rendons à tous nos publics.

 Ensemble, solidaires, nous serons plus forts.

 Cécile Dolomie, Secrétaire Nationale en charge de la Branche Maladie, du régime de retraite AGIRC/ARRCO et des Agents de Direction.