Depuis des années les PC n’ont, malgré les difficultés, jamais manqué de loyauté.
Nous avons appliqué les orientations selon les COG au gré des ordres et contre ordres sur cette prestation emblématique de l’efficience du service médical qu’est le contrôle des arrêts de travail.
Et la R.U est arrivée !
Le quotidien du Médecin conseil CEPRA est devenu le tragique contrepied de tout ce pour quoi nous avons fait ce métier. On l’oublie trop souvent : les praticiens conseils ont leur mission de service public et la pérennité de la soutenabilité de notre protection sociale chevillés au corps.
La réaction d’un praticien conseil du terrain telle qu’elle nous est parvenue résume bien la situation :
« La désorganisation bat son plein, nous ne sommes plus maîtres de rien, horaires, nombre de convoqués, type de convoqués, changement de planning. On s’échine à aller faire des échanges auprès de confrères libéraux dont certains nous raillent quand ils ne nous rendent pas responsables de toutes leurs misères. On est partout dans le bricolage express, le management à la petite semaine. Je suis devenu un O.S de la production. »
– Disparition de l’expertise médicale par l’adoption de convocations sur signalements par requêtes sans échéance médicalisées.
– Dégradation de la motivation de certains agents du fait du surcroît de travail entraînant une diminution de la qualité du pré-médical et donc une perte de temps praticien, utilisé pour régler des problèmes administratifs.
– Augmentation du transfert des tâches des techniciens (qui eux aussi se raréfient comme neige au soleil) sur le praticien.
– Apparition d’une pression hiérarchique pour stabiliser au 28° mois pour faire baisser les IJ alors qu’en intervenant plus tôt nous pouvions auparavant éviter une désinsertion de la vie et une reprise de travail dans de bonnes conditions.
– Un temps de traitement qui s’allonge :
- les dossiers sont multi risques (AT/MP, Invalidité générant souvent plusieurs rapports).
- Pour ouvrir un 324-1 : Hippocrate : 12 clics. MATIS : 24 clics … !
–Statistiques ou diktats qui deviennent la loi pour les délais de convocation ou les suspensions des IJ (en moins de 8 jours) et nous font passer pour des charlots.
– Gestion sur le flux qui a signé la fin des échéances médicalisées et dont le LOGO MATIS matérialise le concept.
Pour la petite histoire le logo MATIS reprend cette vision de la gestion sur le flux avec une ligne partant du M passant par l’A pour accompagnement, T pour traitement I pour informations disponibles dans nos bases et S pour médical ? Avec une référence à l’aile d’Hermès pour un peu de poésie (dans ce monde de brutes ?)
Conséquence : Nous intervenons sur des arrêts de plus en plus longs avec en corollaire face à nos décisions une montée à la limite de l’acceptable des incivilités.
Quand il ne s’agit pas de menaces verbales voire physiques, plaintes à l’Ordre …
Sans parler des contentieux infirmés sur les contestations de durée d’arrêt de travail des employeurs.
Comme avec les MSO et autres MSAP, le contexte avec les libéraux est tendu comme un arc d’autant que certains directeurs ou certains programmes nationaux en rajoutent une couche …
Sur le terrain :
Les PC Niveau A CEPRA deviennent paranos avec les assurés :
Les PC Niveau A s’épuisent étant donné la qualité de moins en moins bonne du contenu et des erreurs de tri dans les vacations.
Nous ne pouvons nier aujourd’hui les risques psycho-sociaux engendrés par ces traitements.
Il y a quelques années un haut responsable de la CNAM nous avait dit : on ne peut plus cantonner des praticiens conseils à un travail répétitif dont ils ne voient plus la valeur ajoutée finale….
Le SNFOCOS se veut fédérateur de tous ceux qui pensent que nous ne pouvons plus accepter l’ambiance explosive actuelle, générée par une gestion déshumanisée d’une activité fondamentalement humaine
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