Des primes, des primes, des primes. L’employeur n’a plus que ce mot à la bouche.

La prime c’est bien pour lui, c’est maniable car il peut établir pleins de critères d’attribution, il peut maîtriser son budget, il n’est pas contraint par la convention collective (qui impose par exemple 20% de mesures salariales par an), bref une prime ça a beaucoup d’avantages.

Récompenser le personnel pour son implication dans la crise COVID ? Une prime.

Motiver le personnel pour aller sur la mission de contact tracing ? Une prime.

Trouver des nouveaux mécanismes de rémunération dans le projet de classification ? Une prime.

La prime COVID a semé le trouble dans les organismes, les uns l’ayant, pas les autres, avec des montants différents entre les branches et au sein de la même branche. Une belle pagaille que gèrent encore les managers et qui laisse des traces chez les salariés.

Et revoilà déjà une autre prime, destinée cette fois aux salariés engagés dans le contact tracing. D’après les premières propositions de l’employeur il s’agirait de 140€ par mois. Les détails seront connus la semaine prochaine car l’employeur n’avait pas toutes les données en main : impossible de nous préciser un budget, pas possible de nous dire si cela serait rétroactif, un flottement sur la question de la proratisation…

Ce que l’on sait en revanche c’est que les CDD (2.700 recrutements au total) n’auront pas droit à cette prime. Ce n’est pas une prime de « remerciement » ou d’investissement. C’est une prime pour relancer le volontariat qui s’essouffle.

Le SNFOCOS porte un autre projet pour cette prime : compléter la première vague de la prime Covid pour que finalement chaque salarié perçoive une prime qui transcrive collectivement l’engagement de la Sécurité sociale.

Après tout, puisque nous n’avons reçu aucune enveloppe pour financer cette prime qui le sera sur nos économies de gestion, alors l’employeur peut bien faire ce qu’il veut une fois qu’il aura fait ses comptes.

 

Eric Gautron, Secrétaire national en charge de l’encadrement