L’employeur a donc pris sa décision unilatérale après qu’aucun syndicat représentatif n’ait voulu signer l’accord négocié en deux séances pour attribuer une prime de « contact tracing » afin de relancer le volontariat.

Contrairement à ce qu’il avait affirmé en réunion, la fameuse prime qui divise une fois encore, après celle du COVID les salariés de la Sécu, ne sera pas de 160€ mais de 140€. Allez savoir pourquoi ! ?

Si l’employeur affirmait vouloir négocier et montrer des intentions meilleures (rappelons que la « prime COVID » a été une décision unilatérale sans aucune négociation) en nous invitant à la table des négociations et renouer un peu de relations sociales, l’intention a fait pschitt.

Le SNFOCOS avait indiqué en séance qu’il ne serait pas signataire, refusant d’être instrumentalisé dans ce qui n’est pas vraiment une négociation et qui, dans le contexte que nous connaissons entre le COVID et la classification, constate que l’employeur prend la fâcheuse habitude de vouloir rémunérer ses salariés à coups de primes individuelles et ponctuelles.

Nous avons en outre indiqué que c’était toute l’organisation de la Sécurité sociale qui était bouleversée par cette activité de tracing, les caisses devant mettre en sommeil certaines missions. Ainsi il nous semblait préférable d’embrasser l’ensemble des salariés de l’Assurance Maladie (et des renforts d’autres branches) pour leur attribuer une prime

puisque l’employeur trouvait soudain des fonds (ceux-là peut être qui lui ont manqués pour la classification !).

Mais nous avons appris que l’Etat n’apportait aucun denier supplémentaire et que cette prime serait financée par nos reliquats budgétaires, bref c’est la Sécu et ses salariés qui autofinancent leur propre prime.

Le SNFOCOS portait donc un autre projet pour cette prime : compléter la première vague de la prime COVIID pour que finalement chaque salarié perçoive une prime qui transcrive collectivement l’engagement de la Sécurité sociale.

Nous réitérons nos interrogations à l’employeur, relayées en Conseil de la CNAM par la Confédération Force Ouvrière dans sa déclaration : « cette nouvelle mission coûte CHER. Très bien mais combien ? Plus précisément combien cela va coûter à l’Assurance Maladie afin que l’Etat vienne compenser ce que de droit. Ainsi quel est le coût de l’embauche de 4 300 CDD nécessaires à la mission d’intérêt sanitaire et d’intérêt général ? De plus quel est le coût de la légitime prime « contact tracing » en cours de discussion et encore sur celui des compléments de salaires pour les salariés mobilisés sur le week-end ? Excusez-moi mais il nous semble que c’est à l’Etat que revient cette charge.

Enfin et nous terminerons ainsi : A combien pouvons- nous estimer le coût « indirect » des 6500 collaborateurs affectés à cette mission au détriment des autres missions de l’Assurance Maladie comme la GDR ou les fraudes juste en exemple. ? Nous appelons à la plus grande vigilance collégiale sur la bonne affectation des dépenses liées à cette crise et à la responsabilité des décideurs sur les décisions prises. »

Eric Gautron, Secrétaire national en charge de l’encadrement