L’Ucanss avait commencé à dévoiler son projet de classification lors des séances précédentes mais la RPN du 2 avril a précisé les choses, notamment le calendrier. Celui-ci s’avère très contraint pour un chantier d’une telle envergure qui englobe de surcroît la création des emplois repères.
L’employeur annonce qu’il faut avoir tout terminé pour envisager une signature avant la fin de l’année… nous n’en sommes pas là. Cependant, on nous affirme que nous ne pourrons bénéficier de ces 0.2 point de RMPP (dédié uniquement à la classification) que si l’accord est mis en place.
La question qui se pose pour le SNFOCOS n’est pas uniquement financière, même s’il apparaît déjà que l’enveloppe est largement insuffisante au regard d’un projet d’envergure de refonte d’une classification. La question est de savoir ce que les cadres ont à gagner et surtout ce qu’ils ont à perdre ! Nous le redisons, nous n’accepterons pas que les cadres soient déclassés comme l’envisage l’employeur.
Car c’est bien ce qui se cache à peine derrière la nouvelle grille puisque l’UCANSS a déjà annoncé qu’elle souhaite passer les niveaux 5A non managers dans la nouvelle grille des employés. Mais bien pire que cela il va falloir veiller aux emplois repères. En effet l’employeur, qui jusqu’à présent n’avait jamais voulu les instaurer, y est soudainement très favorable afin de classer 80% des salariés dans un emploi et donc dans un niveau de la nouvelle grille.
Ainsi, si l’UCANSS définissait que tel ou tel métier, comme par exemple les contrôleurs ou les délégués de l’assurance maladie, correspondent à un niveau D de la nouvelle grille des employés, il en serait terminé pour eux de leur statut de cadres. Et ceci serait définitif puisque l’emploi serait défini conventionnellement, la progression en termes de salaires ou d’échelons ne se faisant qu’à l’intérieur d’un même niveau.
On peut sérieusement et légitimement s’interroger sur cette commande de nouvelle classification des pouvoirs publics au regard du contexte actuel et du sort réservé aux cadres suite à la négociation de leur assurance chômage ou encore de la négociation du futur accord interprofessionnel devant définir le statut de cadre et qui traine en longueur.
Le SNFOCOS est pour la revalorisation du niveau de cadre comme le propose la nouvelle classification de l’UCANSS (300 points) mais pas en sacrifiant une bonne partie des cadres actuels entre niveau 5A et 6.
Eric GAUTRON, Secrétaire National en charge de la Communication et de la Syndicalisation, de l’Encadrement et de la Prévoyance. https://twitter.com/EricGautron