INFO MILITANTE FO 13 AVRIL 2022
Voilà une annonce opportune en pleine campagne présidentielle. Le 15 mars, le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, a dévoilé au Sénat les comptes 2021 de la Sécurité sociale. Attendu à 33,5 milliards d’euros, le déficit s’est établi à 24,6 milliards d’euros, soit 8,9 milliards de mieux par rapport à la prévision. Et ce, malgré la hausse de 5,6 % des dépenses en raison de la crise. Cette embellie s’explique par le rebond économique, qui a fait rentrer davantage de recettes. L’essentiel d’entre elles (3,9 milliards d’euros) est porté par la croissance de la masse salariale du secteur privé (+ 8,9 % contre + 7,2 % prévu) et donc, par les rentrées supplémentaires de cotisations sociales. Démonstration est faite, de nouveau, de l’importance du salaire différé et de la pertinence du combat historique de FO contre toutes exonérations de cotisations concédées aux entreprises.
Des charges transférées qui pèsent lourd
Cette présentation ne doit pas faire oublier le poids, dans ce déficit, des transferts de dépenses exceptionnelles. Si l’exécutif a basculé l’essentiel de la « dette Covid » sur la caisse de la dette sociale (CADES), c’est-à-dire à la charge quasi intégrale des salariés et retraités, une autre part des dépenses exceptionnelles – 17,9 milliards d’euros en 2020 – a été transférée sur les comptes de la Sécurité sociale, alors qu’elle aurait dû être, aussi, adossée aux comptes de l’État, note Serge Legagnoa, secrétaire confédéral FO chargé de la protection sociale collective. Cette mainmise de l’État sur les comptes avait été mise en lumière fin 2018, à l’annonce de perspectives excédentaires. Elles n’apparaissaient pas dans les comptes. L’État s’accaparait l’excédent prévu, pour son budget, rappelle-t-il. Aux excédents disparus, aux charges transférées, on ajoutera les jeux de calendrier. Pour financer le plan de résilience, l’exécutif va reporter le remboursement à la Sécurité sociale de 500 millions d’euros d’exonérations de cotisations sociales.