Les Conventions d’Objectifs et de Gestion (COG) de la Sécurité Sociale sont des accords conclus entre l’État et les différentes branches de la Sécu. Elles établissent les orientations stratégiques et les objectifs à atteindre pour les organismes de la Sécurité Sociale sur une période donnée.
Ces COG définissent souvent des orientations en matière de Systèmes d’Information et de technologies à utiliser dans les organismes de la Sécurité Sociale ainsi que les moyens associés. Les objectifs annoncés dans ces Conventions d’Objectifs et de Gestion des différentes branches de la sécurité sociale et qui sont relayés par les différentes directions des Caisses Nationales ont communément pour ambitions :
- d’accroitre la performance et l’agilité de leurs Systèmes d’Information (SI),
- d’accélérer l’automatisation de leurs tâches de gestion de masse grâce à des investissements renforcés dans leurs SI,
- d’exploiter davantage les données dont elles disposent pour les mettre à disposition de leurs partenaires,
- de déployer des projets interbranches à forte valeur ajoutée,
- d’industrialiser les services,
- d’atteindre une performance maximale des produits informatiques pour approcher des gains d’efficience optimaux.
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A la lecture de certaines COG et spécifiquement celle de la Branche Maladie, nous comprenons bien que les buts recherchés, quand on parle du SI, sont :
- les gains d’efficience,
- les gains de productivité,
- la performance maximale,
- la dématérialisation et l’automatisation des tâches,
- la réduction des délais d’accès aux données,
- la modernisation des socles et la réduction de la dette technique,
- la mise en place de nouveaux services,
- la maitrise des risques et de la sécurité du SI,
- le travail collaboratif interbranches,
- …
En conséquence, nous nous posons les questions suivantes :
- Quelle est la stratégie RH qui devrait être développée pour préserver d’une part la continuité des activités et d’autre part mettre en œuvre les évolutions demandées aux SI ?
- Quelles sont les ressources qui seront déployés pour assurer la mise en place de la stratégie RH ?
Prenons pour exemple la COG de l’Assurance Maladie. On nous annonce l’embauche de 430 équivalents temps plein (ETP) pour l’informatique. Notons que ces ETP n’iront pas dans les services informatiques des organismes qui ont une charge de travail qui ne cesse de s’accroître, mais à la Cnam !
Cette COG a-t-elle prévu suffisamment de ressources pour porter les évolutions du SI ?
Non, car même avec ces 430 ETP annoncés, ce n’est guère suffisant quand on sait que des départs considérables d’informaticiens sont prévus dans les années à venir. Alors comment faire et avec quelles ressources faudra-t-il assumer les objectifs annoncés dans cette COG ?
Devrions-nous peut-être trouver un certain réconfort dans la fierté affichée par l’UCANSS concernant l’augmentation de 75 % du nombre potentiel d’alternants au sein du Réseau (environ 2000), bien que nous supposions que la plupart d’entre eux ne s’engageraient pas dans un CDI à terme ? Non, car cette aide, qualifiée de bon marché et temporaire, qui vise à pallier les difficultés des organismes sociaux à recruter, en particulier dans le domaine informatique, ne parvient pas à assurer la fidélisation, en raison de la modestie de nos salaires.
De surcroît, en l’absence d’une GVT en hausse et qui ne génère pas d’attractivité, cette situation n’apporte aucun soulagement pour les informaticiens de la Sécurité Sociale. Ces derniers sont conscients qu’avec un nombre d’ETP presque équivalent, ils auront à assumer un nombre accru de missions.
Mais bien que l’intention actuelle soit de réinternaliser des postes informatiques au sein de la Sécu (Cnam, Cnaf, etc.), nous avons des inquiétudes quant à la possibilité que cela se traduise, comme cela s’est souvent produit par le passé, par un recours massif à la sous-traitance pour porter les évolutions demandées aux SI, et voir confier aux nouveaux embauchés la charge de gérer cette sous-traitance. En effet, les évolutions des effectifs métiers au sein de la Cnam par exemple, sont surprenantes. Les responsables d’applications et les concepteurs-développeurs sont en voie de disparition alors que les managers et les chargés de mission croissent en grand nombre. En clair : c’est une bureaucratisation de l’informatique, car les nouveaux postes sont inadaptés à la fonction informatique et destinés plutôt à piloter les équipes de la sous-traitance informatique aux dépens de l’avancement des carrières de nos collègues informaticiens.
En résumé, les conséquences des COG sur les informaticiens sont manifestes : ils sont soumis à davantage de contraintes afin d’améliorer leurs performances, d’optimiser leurs méthodes de travail et de s’assurer que les solutions informatiques qu’ils développent répondent aux exigences tout en étant efficaces. Tout cela, malgré des ressources en personnel limitées, une rémunération modeste et l’absence d’opportunités de progression professionnelle significatives !!!
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