Ces derniers jours ont été marqués dans l’actualité par le « scandale » autour de la question de l’allongement du congé de deuil d’un enfant. Pour celles et ceux qui auraient raté cette séquence politique, le gouvernement avais émis un avis défavorable à une proposition de loi visant à instaurer un congé de 12 jours (au lieu de 5) pour le deuil d’un enfant, avis suivi par les députés de la majorité. L’histoire aurait pu s’arrêter là-dessus, confirmant que les députés de la majorité n’ont aucune autonomie et que le régime présidentialiste a bel et bien mis fin à la démocratie parlementaire.

C’était sans compter sur la puissance des réseaux sociaux…et du MEDEF ! En effet, contre toute attente, dès le lendemain, Laurence PARISOT, ex-présidente du MEDEF, interpellait son successeur sur twitter : « Le Medef s’honorerait à demander un nouveau vote de cette proposition ». Geoffroy ROUX de BEZIEUX, l’actuel président du MEDEF, lui a rapidement donné raison : « C’est une évidence et c’est lancé », mettant dans l’embarras le parti présidentiel au point que le Président lui-même en arrive à désavouer sa majorité et appelle le gouvernement à « faire preuve d’humanité ».

Ce manque d’humanité n’est pourtant pas nouveau. Au niveau des organismes de Sécurité sociale, il s’est dernièrement illustré lors des négociations concernant l’aide aux aidants (et, toute proportion gardée, lors des négociations salariales avec une nouvelle année blanche sans revalorisation de la valeur du point). Dans l’édito du 28 novembre 2019, nous critiquions la position du COMEX de l’UCANSS parce qu’elle procédait d’une vision comptable.

Quelle image renverrait le COMEX si, une fois de plus, il s’illustrait par son excès de zèle en plaçant le financier avant l’humain lors des prochaines négociations ?

La négociation relative à l’aide aux aidants reprendra dans les prochains jours (fin février 2020). Ce sera l’occasion pour le SNFOCOS de continuer de porter son projet et d’appeler le COMEX à faire preuve d’humanité en lui rappelant que bien (trop) souvent, la période d’aidance s’achève par le décès de l’aidé…et qu’il serait malvenu de vouloir mettre un prix sur la souffrance !

Chafik EL AOUGRI, Secrétaire national en charge de la branche maladie et de l’assurance santé complémentaire