Nous pensions assister à une négociation à l’UCANSS le 26 novembre dernier.

Nous pensions négocier dans l’intérêt du personnel et voir l’employeur s’émanciper des déclarations d’intention sur un sujet d’actualité aussi important que celui de l’aide aux aidants !

J’ai interrogé l’UCANSS : de quoi est-elle prête à discuter mais surtout est-elle prête à sortir d’une vision mesquine et comptable pour montrer que la solidarité ne se limite pas aux relations entre salariés, mais peut impliquer l’employeur !

J’ai été révolté par ce que j’ai entendu !

De toute évidence, l’UCANSS ne se sent pas concernée par les fragilités des salariés !

C’était déjà visible lorsque nous parlions de reconnaissance salariale au profit des salariés, l’alibi de l’agrément était alors pratique !

Pour les aidants, l’UCANSS veut jouer « l’épicier » en saupoudrant les salariés de mesurettes à moindre coût !

En effet, d’après les études, tous secteurs confondus, 1 salarié sur 5 est un aidant. Rapporté au régime général, environ 30 000 salariés seraient concernés de sorte qu’avec une enveloppe de 2M d’euros, l’UCANSS prévoit en fait d’accorder 66 euros/salarié.

Si le périmètre des aidants est étendu aux situations profitant aux enfants malades et/ou handicapés, cette part diminue encore.

Que peut apporter comme plus-value une négociation bloquée par le COMEX de l’UCANSS à la seule mise en œuvre des mesures prévues par la loi ?

« Si le radical c’est l’idéal, oui je suis radical ! » (Victor Hugo)

Comme je l’ai indiqué dans la déclaration préalable, le SNFOCOS n’entend pas se limiter au plancher légal du haut degré de solidarité (2% des cotisations) ! Nous étions la seule organisation syndicale disposant d’un projet en la matière et nous le défendrons parce que la défense du personnel est dans notre ADN !

Alain Gautron, Secrétaire Général du SNFOCOS

 


Déclaration préalable à la RPN du 26 novembre 2019

Monsieur le Directeur,

Vous le savez, le SNFOCOS revendique depuis plusieurs années la mise en place de garanties en matière de dépendance, notamment au niveau de la CAPSSA.

La question des aidants familiaux n’est donc pas un thème nouveau pour nous, c’est un combat cardinal. Pour s’en convaincre, il suffit de suivre l’actualité : témoignages, colloques, sondages, rapports, évolutions législatives sont autant de supports dans lesquels le thème de l’aidance est abordé.

Le SNFOCOS a été un acteur majeur de la création des régimes de prévoyance (CAPSSA) et de complémentaire santé au profit du personnel (passé, présent et futur) des organismes de sécurité sociale. Il est donc fondamental pour nous de poursuivre notre action en portant auprès de vous et des autres organisations syndicales un projet d’ensemble.

En effet, depuis sa publication en mai 2019, la loi en faveur des proches aidants crée une obligation de négocier sur le sujet tous les 4 ans au niveau des branches. Selon nous, cette obligation doit être l’occasion d’aller plus loin et d’initier un cycle de négociation pour :

  • Organiser et développer le don de jours en instituant un cadre national harmonisateur
  • Instituer un fonds de solidarité
  • Définir des mesures appropriées pour accompagner les aidants.

Sans entrer dans le détail, organiser et développer le don de jours procède, selon nous, de deux axes :

  • préciser les modalités d’application concrètes de la loi n° 2014-459 du 9 mai 2014 en offrant un cadre clair et complet ;
  • élargir le périmètre des personnes proches du salarié pouvant ouvrir droit à l’octroi de don de jours pour le salarié aidant (c’est-à-dire la personne qui vient en aide, à titre non professionnel, en partie ou totalement, à une personne de son entourage).

En instituant un fonds de solidarité, nous sécuriserions davantage les salariés aidants dont le nombre devrait croitre ces prochaines années.

Enfin, définir des mesures pour accompagner les aidants, cela s’entend d’aides financières, de mesures d’accompagnement (dont l’accès à la formation professionnelle et le droit au répit), de sensibilisation du personnel. S’agissant des mesures d’accompagnement, le SNFOCOS tient à insister sur 2 points :

  • c’est une manière de matérialiser la RSO (Responsabilité Sociale des Organismes) et de la faire sortir des déclarations d’intentions
  • c’est l’opportunité de s’appuyer sur le savoir-faire et l’expertise des assureurs qui gèrent notre complémentaire santé ou d’autres prestataires comme l’OCIRP.

Vous l’aurez compris Monsieur le Directeur, le SNFOCOS n’entend pas se limiter au 2% du Haut Degré de Solidarité. Nous sommes ici déterminés à revendiquer et à conquérir de nouveaux droits pour l’ensemble du personnel !

La délégation du SNFOCOS