Une RPN relative au futur dispositif d’aide aux aidants s’est tenue le 29 janvier 2021. Après de longs mois de piétinement, la délégation du SNFOCOS a pris le soin de relever que certaines de nos propositions ont été entendues et « reprises » par l’employeur :

  • « Faciliter l’accès au conseil et à l’orientation pour l’ensemble des salariés aidants» selon les termes de l’employeur. Dans notre projet, nous revendiquons la définition de mesures pour accompagner les aidants, celles-ci peuvent consister en un aménagement du poste de travail et/ou des horaires et/ou du lieu de travail, la mise en place d’un accompagnement personnalisé (juridique, administratif et pratique) via un prestataire spécialisé, aide au soutien psychologique enfants/famille. Or, à ce stade, l’UCANSS maintient que la négociation de ce genre de demandes doit se faire lors de la renégociation de l’accord RSO alors que pour le SNFOCOS, il faut simplifier pour faciliter la lisibilité et l’accès aux droits.

 

  • « Proposer une prise en charge attentionnée pour les aidants bénéficiaires des prestations légales » selon les termes de l’employeur. Nous revendiquons de ne pas se limiter à compléter les dispositifs légaux. Dans notre projet, nous envisageons par exemple des aides financières en cas d’hospitalisation de l’aidé (frais de déplacement, frais d’hébergement, frais de garde), une aide financière pour les salariés ayant à leur charge un enfant ou une personne en situation de handicap pour réduire le coût lié aux dépenses engagées pour assurer la présence d’une tierce personne et ce afin de formaliser un droit au répit pour l’aidant.

Ainsi, pas de blanc-seing de notre part à ce stade : pour le SNFOCOS, l’employeur doit fournir un effort pour satisfaire les réels besoins des salariés aidants.

Quand nous disons qu’il doit fournir un effort, c’est peut-être même plusieurs en réalité.

En effet, depuis le début des négociations, nous lui demandons de ne pas enfermer cette négociation dans les seuls 2% du degré élevé de solidarité (DES) de notre prévoyance collective. Outre le fait que cette enveloppe ne représente qu’environ 2M d’euros (au sein desquels une partie financera des frais de gestion), elle ne pèse que sur la CAPSSA. Or, et nous le revendiquons dans le projet d’accord transmis voici plus d’un an à l’UCANSS, l’employeur doit aussi s’investir, par exemple via un système d’abondement et/ou l’institution d’un fonds de solidarité et/ou la prise en charge des cotisations retraite.

Pour certains, l’UCANSS va  trop vite parce que la CAPSSA ne s’est pas positionnée sur ce qu’elle peut ou non faire. Or, il ne semble pas que ce soit à la CAPSSA de se positionner sur ce qu’elle peut faire, mais bien aux négociateurs nationaux de fixer « un cahier des charges » sous la forme d’un accord négocié, à charge ensuite pour la CAPSSA de se positionner sur ce qu’elle pourra faire (et c’est à la CAPSSA et à ses instances de faire le travail d’analyse nécessaire) puis de faire appel à un prestataire pour le reste.

Certains salariés ont ainsi pu découvrir avec leur bulletin de salaire de janvier 2021 une communication du Groupe IMA mettant en avant ses services au profit des aidants (« un accompagnement et une réponse d’experts à vos questions à tout moment pour vous conseiller et vous orienter dans votre rôle d’aidant » nous est-il promis). D’autres salariés ont pu déjà bénéficier de services équivalents de la part d’un de nos opérateurs. A cet égard, comment comprendre que nos opérateurs de complémentaire santé ne soient pas mis à contribution ?

Le SNFOCOS ne manquera pas durant cette négociation de porter ses revendications afin d’aboutir à un accord permettant de donner corps aux défis que constitue l’aide apportée aux aidants, dans l’attente d’une réponse aux défis portés par la perte d’autonomie en général.

 

Chafik El Aougri, Secrétaire National en charge de l’Assurance Santé Complémentaire