Un bref rappel de la chronologie s’impose certainement.
Durant l’année 2022, à deux repises et après plusieurs publications, le SNFOCOS alerte directement l’UCN et l’Ucanss sur la situation dégradée des salariés du recouvrement avec un focus particulier sur les Inspecteurs du recouvrement.
Le courrier en date de septembre 2022 est resté sans réponse alors qu’il envisageait une hiérarchisation des demandes négociables dans le temps, distinguant ce qui relève de l’organisation et des conditions de travail d’une part et des rémunérations d’autre part.
Dans le même temps, un « regroupement 2.0 » crée un collectif d’inspecteurs et ramène 800 signataires autour d’un relevé « tous azimuts » de revendications plus ou moins conventionnelles.
Face à cette pression spontanée et non structurée officiellement, l’UCN et l’UCANSS prennent l’initiative (le risque ?) de recevoir le collectif le 30/11/22 et d’inviter en concertation la CFDT, la CGT et FO et le SNFOCOS le 06/12/2022 pour une restitution ;
La réponse de l’UCN et de UCANSS est affichée : pas de négociation sur les rémunérations avant 2024 et rencontres de concertation sur les problématiques organisationnelles, séquencées au rythme de l’avancée du projet de la prochaine COG.
La fédération FEC-FO et le SNFOCOS décident alors de proposer, par courrier du 10/01/2023, une avancée constructive de réouverture des négociations sur la base du protocole d’accord national du 27/02/2009.
Par lettre du 24/01/2023, l’UCN et l’UCANSS refusent la négociation et optent pour des rencontres de concertations.
Le Directeur général de l’UCN n’invite pas ensemble les organisations syndicales, mais propose des rencontres bilatérales avec les OS séparément.
La CFDT et la CGT ont répondu favorablement à cette proposition de bilatérale.
De leur côté, la fédération Fec-FO et le SNFOCOS ont formulé une réponse d’attente et face à l’incompréhension et à la motivation des inspecteurs du recouvrement lancent un appel à la grève le 8 mars 2023 sur la base de revendications à négocier notamment dans le cadre de l’aménagement du protocole d’accord du 27/02/2009.
Lors de l’INC Recouvrement du 22/02/2023, le Directeur général de l’UCN confirme sa position de vouloir rester dans le cadre de la concertation et non pas de la négociation et indique vouloir communiquer directement auprès du corps de contrôle le 6 mars 2023.
Le Directeur général de l’UCN annonce alors qu’il va, lors de ce « live », répondre aux revendications sur les moyens, des efforts en matière de recrutement, de formations, d’outils et traiter de la question de l’attractivité du métier.
Quel pari audacieux : tous les pré avis illimités des intersyndicales régionales et toutes les actions spontanées et répétées du collectif vont tomber, laissant le seul appel à la grève du 8 mars 2023 comme pour isoler la position de la fédération FEC-FO et du SNFOCOS et renvoyer la pression côté Ucanss s’agissant des rémunérations.
Aussi, ce n’est pas tant le résultat du 8 mars 2023 qu’il vaudra bien mesurer mais plutôt celui au soir du 6 mars, car la réaction risque d’être à la hauteur de la déception.
Nous réaffirmons notre volonté de négocier de façon coordonnée au niveau national et dans le temps et nous revendiquons la réouverture de la négociation autour du protocole d’accord du 27/02/2009.
Nous ne pouvons pas être « ballottés » dans des discussions de concertation sans moyens associés, comme nous ne souhaitons pas le pourrissement des conflits locaux désorganisés.
Le personnel doit et va se faire entendre, et la grève du 8 mars 2023 en est l’occasion formelle.
Bruno Gasparini, Secrétaire Général du SNFOCOS