Monsieur le Directeur délégué,
Nous n’aurions pas d’opposition de principe sur la mise en place de plateformes DRSM sur ce sujet du contact tracing, l’Assurance Maladie est une et indivisible et le SNFOCOS reste favorable au contact tracing mais nous nous avons un devoir de vigilance sur les modalités de mise en œuvre.
Et sur ses modalités de mise en œuvre nous avons un point d’interrogation sur l’ouverture aux CPAM de la possibilité de réaliser les arrêts de travail.
Vous avez annoncé (ce qui soit dit en passant n’apparait pas dans votre projet en clair), que la prescription des arrêts de travail des patients index dit zéro et des contacts serait indifféremment réalisée par les plateformes médicales et administratives. En ce sens l’arrêt de travail dématérialisé sur « PS déclare » a déjà été modifié avec comme signature non plus MCCS de l’ELSM mais Service Médical.
Au SNFOCOS nous ne pensons pas que l’on peut sous prétexte du contact tracing faire sauter toutes les digues.
Ni ouvrir demain à 3 000 voire plus CDD la possibilité de rédiger des arrêts de travail.
C’est un point fort de désaccord.
Un autre point de désaccord est l’orientation forte prise par la CNAM que je résumerai ainsi :
« Le Tracing envers et contre tout »
Nous ne pouvons admettre que la gestion du risque et la lutte contre la fraude soient ainsi mise en parenthèse.
Le Service Médical aura dans deux ans à répondre devant la Cour des Comptes de sa gestion des arrêts de travail et de son implication dans la lutte contre la fraude.
Devrons nous rendre une feuille blanche ?
Ce qui inquiète toutes les catégories du personnel c’est qu’aujourd’hui tout est consacré au contact tracing au détriment des autres missions.
Pour revenir au sujet du jour :
Il est nécessaire de préserver la spécificité du Service Médical dans le tracing .
Vous vous interrogiez sur le partage des appels P0 entre SM et SA.
La plus-value médicale est clairement dans l’appel des patients zéro. Des malades ! Non dans l’appel ou la saisie des contacts.
Rassurer quelqu’un sur un résultat positif récent, rassurer une femme enceinte, une mère de famille, aborder différemment une personne alitée avec 39 de fièvre ou un jeune sportif asymptomatique, déceler les signes de gravité …
Ce n’est pas anecdotique, c’est notre quotidien de praticiens.
Il y a une différence entre du phoning, sur des scripts réglés, qui s’applique parfaitement aux cas contacts, et la prise en charge de l’entretien d’une personne qui découvre sa positivité, et d’autant plus le week-end lorsque les médecins traitants ne sont pas joignables pour répondre aux questions de leurs patients.
Les CPAM remontent leurs difficultés face à ces cas.
Nous ne pourrions cautionner par notre vote une plateforme Service Médical qui n’aurait pas des spécificités « médicales » Nous ne pourrions cautionner un transfert sur les plateformes administratives de la rédaction des arrêts de travail.
Si la CNAM considère qu’il s’agit de certificats d’isolement et non de « vrais » arrêts pour les cas contacts, ce que nous partageons, il peut être choisi un système type le site « déclare.fr » ( comme pour les vulnérables en Avril Mai 2020…)
Pour les patients zéro rien ne justifie ce transfert.
Nous demandons que ce vote soit reporté et que soit décidé en séance une réunion sur ce sujet de la spécificité des plateformes du Service Médical au sein d’abord de la « commission de la protection des données et des praticiens conseils » suivi d’une présentation au CSE.