« J’ai usage de dire que le paritarisme et la gestion paritaire sont des écoles de responsabilité pour les interlocuteurs sociaux. Cela vise tout ce qui a trait ou se situe autour du contrat de travail. Pour moi, cela va aussi, ou devrait aller, jusqu’à la sécurité sociale. Mais force est de constater que s’agissant de l’assurance maladie, les organisations syndicales ne sont plus que sur des strapontins.
Le paritarisme est encore réel en ce qui concerne les retraites complémentaires, la formation professionnelle, la négociation de la convention de l’assurance-chômage, ou ce qui reste du 1% logement. Aujourd’hui le paritarisme c’est peau de chagrin et certains voudraient en réduire encore la sphère et changer ainsi même le rôle des interlocuteurs sociaux.
Pour donner quoi comme rôle ? Un seul rôle renvoyé au niveau des entreprises ou établissements, ce qui est une négation du rôle du syndicat.
Le paritarisme a fait l’objet d’un rapport récent sur lequel nous sommes restés critique, qui était néanmoins relaté dans un article qui titrait, je cite, « que le paritarisme est un vecteur de pacification sociale », indiquant que les réformes approuvées par les partenaires sociaux sont de fait plus facilement acceptées par les français. Je partage cette analyse si en effet on y ajoute la dimension de responsabilité que j’indiquais.
Pour ceux qui sont tentés par l’étatisation, pas sûr que l’état gère mieux que les interlocuteurs sociaux, c’est presque un euphémisme, il suffit de regarder la situation de Pôle Emploi. Le paritarisme fait partie de cette 3ème voie entre l’Etatisation et le marché. »