Nous attirons tout d’abord l’attention sur la lecture flatteuse du tableau de bord qui fait ressortir qu’il n’y aurait qu’environ 5 % de CDD dans nos organismes (3 300 CDD pour 66 000 CDI). Or, la réalité du terrain nous laisse plutôt croire à un recours de plus en plus important aux CDD depuis des années. Ainsi en ne mesurant ce nombre de CDD qu’à date du 31 décembre, vous sous-estimez probablement ce recours massif aux contrats temporaires.

Le SNFOCOS vous demande pour les prochaines publications que soit précisé le nombre de mois CDD consommés sur l’année au sein de la Branche afin d’avoir une vision éclairée sur leur importance au sein du Réseau.

Au registre des embauches, nous ne savons pas s’il faut se réjouir au nom de la RSE de l’embauche d’alternants et contrats de professionnalisation. D’ailleurs dans un article récent dans les Echos, était annoncé un plan de recrutement de 2 000 jeunes en alternance et contrat de professionnalisation sur 2023 au sein de l’Assurance Maladie, en hausse de 76 % par rapport à 2022 ! Il est fièrement annoncé qu’entre 25 et 50 % d’entre eux pourraient être CDIsés.

Pendant ce temps, la Directrice de l’UCANSS précisait que « 40 à 50 000 salariés pourraient faire valoir leur droit à la retraite, il y a donc nécessité de recruter ».

Quel effet d’aubaine pour les Directions des organismes : des salariés « bon marché » qui ne vont pas impacter les droits à recrutement, la trajectoire ETPMA à la baisse, l’évolution encadrée de la GVT dont il sera possible de se séparer ensuite !

Deux à trois alternants sur quatre, ne seront certainement pas titularisés et ce n’est pas nous qui le pronostiquons mais bien l’UCANSS. Peut-être n’auront-ils pas de mal à trouver mieux et mieux payé ailleurs ?

Pour Le SNFOCOS, il n’y a pas lieu d’encore plus sous-payer du personnel malgré la faiblesse de nos salaires qui n’ont cessé de décrocher depuis des années, et cela malgré la dernière revalorisation salariale, largement inférieure à l’inflation.

Le renforcement de l’attractivité de nos métiers doit passer par une meilleure valorisation de nos métiers y compris salariale et le SDRH ne doit pas avoir honte de l’afficher comme une réelle ambition institutionnelle.

Nous constatons d’ailleurs que la masse salariale a encore diminué sur 2022, de 2,5 % d’après les données que vous fournissez, montrant bien que les économies faites grâce aux départs sont loin d’être réinvesties sur ceux restants. Une année 2022 qui a été érodée par une inflation de 6%, faut-il le rappeler ?

Rénov’ GDR met en avant comme objectifs la prévention, l’accessibilité territoriale, le déploiement du numérique, l’efficience, la qualité des soins, les contrôles et la lutte contre la fraude.

Passés les vœux pieux, il ressort rapidement qu’en synthèse le programme 2023 vise à une économie de 817 millions d’euros, plus certainement une centaine de millions grâce à des actions régionales complémentaires. Rapidement dit, nous constatons que les améliorations visées ne vont pas être réinvesties dans la qualité de soin, mais se limiteront à des contingences purement financières.

Et pourtant, les services de prestations se trouvent également de plus en plus impactés par certaines mesures portées dans le cadre de la GDR (MD 24) et plus globalement dans la lutte contre la fraude.

Les objectifs nouveaux assignés le sont avec des effectifs toujours contraints et au prix d’un élargissement des périmètres des métiers au risque d’une perte de compétence et de conditions de travail dégradées.

Le SNFOCOS souhaite donc savoir si des moyens supplémentaires vont être accordés aux organismes pour mener à bien toutes ces actions qui viennent s’ajouter aux missions traditionnelles ?

La délégation du SNFOCOS