L’étude de la DARES rendue publique il y a quelques jours, dresse un portrait des représentants du personnel. Si l’étude concerne des salariés du secteur marchand et associatif (hors agriculture), il nous apparaît cependant intéressant au SNFOCOS d’en faire état car elle nous semble représentative et éclairante pour nos propres représentants et adhérents.
« En 2017, plus de 600 000 salariés du secteur marchand (hors agriculture) exercent un ou plusieurs mandats d’élu (titulaire ou suppléant) et de délégué syndical ; 85 % des représentants du personnel n’exercent que des mandats d’élu et 15 % exercent un mandat de délégué syndical, très souvent couplé avec au moins un mandat d’élu. Deux représentants du personnel sur trois exercent un seul mandat. Plus âgés que la moyenne des salariés, les représentants du personnel sont un peu plus souvent des hommes que des femmes, surtout parmi les délégués syndicaux.
Plus de la moitié des représentants du personnel adhèrent à des organisations syndicales. Comme pour les autres salariés syndiqués, pour plus de la moitié des représentants du personnel, les facteurs relationnels jouent un rôle décisif dans le choix d’adhérer à un syndicat. Interrogés sur les raisons de leur non-adhésion à un syndicat, 42 % des élus sur des listes non syndicales déclarent ne pas avoir besoin d’adhérer à un syndicat pour se défendre et 33 % invoquent l’absence de section syndicale dans leur entreprise.
Plutôt bien informés sur la politique salariale, la question du temps de travail, les recrutements, les licenciements, les conditions de travail et la formation professionnelle, près de deux tiers des représentants du personnel restent néanmoins sceptiques quant à leur capacité à influencer les décisions de la direction.
L’opinion des autres salariés sur les représentants du personnel et les syndicats est plus favorable lorsqu’ils travaillent dans des établissements qui en sont dotés, la moitié considérant alors qu’ils « traduisent bien leurs aspirations ».
L’étude cherche à savoir quelles sont les caractéristiques de ces salariés, en quoi ils se distinguent des autres salariés, et comment ils jugent leurs conditions de travail. Ainsi le portrait de l’élu du personnel tel que décrit dans cette étude est celui d’un homme (62 %), plutôt âgé (65 % ont entre 40 et 59 ans) et en mal de promotion.
Plus de la moitié des représentants (56,2%) sont adhérents d’un syndicat. La proximité est un facteur clé de la syndicalisation : ainsi pour un quart des salariés syndiqués (avec mandat ou non) c’est l’invitation de la part d’un collègue qui a été à l’origine de se syndiquer ou la démarche d’un représentant syndical. L’adhésion à un syndicat dépend aussi de la visibilité du syndicat dans l’entreprise : parmi les raisons de l’absence d’affiliation à une organisation syndicale figure celle d’une section syndicale dans l’entreprise. L’étude nous apprend que parmi les salariés syndiqués, les cadres sont relativement plus nombreux à avoir adhéré à un syndicat « par choix » ou « suite à un problème » avec l’employeur ou la hiérarchie.
Mais l’étude nous éclaire aussi sur la perception de la situation personnelle d’emploi des représentants du personnel syndiqué : ils sont plus nombreux que la moyenne à ne pas avoir bénéficié de promotions dans le passé ou à exprimer des craintes quant au risque de perdre leur emploi dans un futur proche. Pour une majorité, ils considèrent comme faible ou très faibles les probabilités de promotion ou d’augmentation salariale dans un futur proche. Ils pensent bien traduire les aspirations des salariés pour près de 80 % d’entre eux mais sont sceptiques sur leur capacité à influencer les décisions de la direction. Il ressort enfin de cette étude que la présence de représentants du personnel sur le lieu de travail augmente fortement la probabilité d’être informé sur la politique salariale, l’organisation du travail, les conditions de travail et la formation professionnelle.
Alors nous ne pouvons qu’encourager tous nos adhérents et représentants du personnels à parler de l’action que le SNFOCOS mène dans chaque organisme au sein de ses sections, à leurs collègues, autour d’eux ! En étant plus nombreux nous serons plus forts pour porter nos revendications !
Karine Gillard, membre de la Commission Permanente Professionnelle de l’Encadrement du SNFOCOS