Quand toute cette crise, que cette guerre, sera derrière nous, on entend dire au plus haut niveau que rien ne sera comme avant.

Chacun le sent, nous vivons des heures sombres où les valeurs refuges, particulièrement la fraternité et la solidarité, reprennent tout leur sens et leur éclat.

La Sécurité sociale, dont certains disaient qu’elle faisait partie de l’ancien monde, a montré, avec son personnel, toute son importance dans notre pays quand il a le plus besoin de la solidarité nationale.

Alors demain ? Pourra-t-on continuer à faire des économies de gestion sur les COG de plusieurs dizaines de millions d’euros tout en continuant à supprimer le personnel et à geler la valeur du point durant plusieurs années ?

L’employeur pourra-t-il sérieusement continuer à proposer une classification qui dévalorise les métiers du soin de la Sécurité sociale alors que la population les applaudit tous les soirs et que les dirigeants leurs dressent des louanges ? Que veulent dire ces 80 millions d’euros que l’UCANSS dit avoir arraché de haute lutte au ministère pour négocier cette classification alors que pendant ce temps elle annonce faire près de 50 millions d’euros d’économies grâce à sa centrale d’achat pour le réseau ?

Pourra-t-on encore tenir des commissions de l’intéressement pour constater que 13 millions d’euros de l’enveloppe allouée n’a pas été consommée ? Pour annoncer au personnel de la DRSM de la Réunion que chacun touchera une prime de 813 euros (la plus faible du réseau) quand les collègues parisiens de l’UCANSS percevront 1 177 euros ?

L’action syndicale du SNFOCOS a permis à tous les télétravailleurs confinés de percevoir leur indemnité mensuelle de 52€. Mais quand on a gagné ça, on a rien gagné car il n’agissait que d’un dû que certaines caisses nationales avaient déjà prévu de ne pas verser.

Quand nous aurons gagné une prime de 1 000 ou même 2 000 euros que les pouvoirs publics annoncent nous n’aurons gagné que la reconnaissance légitime de l’implication du personnel durant cette crise.

Demain nos tutelles devront entrer dans ce monde d’après avec autre chose que des mots pour continuer à dire que la Sécurité sociale et son personnel ont tenu leur rang durant cette guerre au service de nos concitoyens.

Eric Gautron, twitter.com/EricGautron

Secrétaire national en charge de la Communication et de la Syndicalisation, de l’Encadrement et de la Prévoyance