Une nouvelle réunion s’est tenue à l’UCANSS ce 15 mars au sujet des salaires. Le SNFOCOS, comme les autres organisations syndicales, est intervenu pour rappeler la demande unanime : la revalorisation de la valeur du point.
Nous pensions que le contexte inflationniste, et notamment la flambée des prix des carburants et des matières premières dans le sillage du conflit ukrainien, allait faire infléchir la position du COMEX. Mais les documents de travail transmis par l’UCANSS avant la réunion ont vite eu pour effet de doucher nos espoirs : le COMEX maintenait son dogme (mettre à profit la RMPP pour privilégier les mesures individuelles à toute mesure générale, dont la revalorisation de la valeur du point) et continuait de porter ses mesures fléchées (près de 15M€ pour les 30 000 salariés identifiés comme étant un « bas salaire », lequel a été unilatéralement fixé à 1,15 SMIC).
Les organisations syndicales ayant déjà exprimé leur insatisfaction, le COMEX a obtenu une nouvelle enveloppe supplémentaire de 28M€. Toutefois, là encore, le COMEX a opté pour un fléchage sans négociation puisque le Directeur de l’UCANSS a expliqué que cette autorisation de financement accordée par l’Etat permettrait de financer un complément d’intéressement à hauteur de 200€/salarié. Plus exactement, l’UCANSS a expliqué qu’elle allait mettre à la signature ses projets d’accords salariaux à la fin du mois de mars 2022 et qu’ils intégreraient un paragraphe supplémentaire indiquant que l’employeur s’engage à ouvrir une négociation visant à l’attribution d’un complément d’intéressement de 200 euros.
Le COMEX pensait peut-être appâter une organisation syndicale pour qu’elle lâche l’interfédérale et signe les projets portés par l’employeur. Mais le compte n’y est pas et tour à tour, les organisations syndicales ont fait part de leur incompréhension.
Pourquoi ne comprenons-nous pas les propositions faites par l’employeur ? Outre le fait que cela ne répond pas à la précarisation du personnel dans le contexte inflationniste, et que cela ne répond pas à la demande portée par l’interfédérale visant à obtenir une mesure générale pérenne, nous avons appris la veille de la réunion que le Gouvernement avait décidé d’accorder, en plus de la mesure bas salaires, un dégel de la valeur de l’indice de la fonction publique. L’argument qui nous était opposé, selon lequel le gel de la valeur indiciaire des fonctionnaires fait obstacle à toute mesure générale pour le personnel de la Sécu ne tient donc plus. Il tient d’autant moins que les arguments mis en avant par la Ministre, Mme de Montchalin, pour justifier ce dégel (si près des élections soit dit en passant) sont ceux que nous mettons en avant depuis des semaines pour légitimer la revendication visant à la revalorisation salariale à la Sécu.
En l’état, l’UCANSS explique que nos ministres de tutelle ne se sont pas prononcés à ce jour, qu’elle ne dispose d’aucune information sur les effets de cette annonce (promesse de campagne ?) sur l’environnement Sécu et qu’un éventuel dégel de la valeur du point à la Sécu ne serait probablement pas envisagé par l’Etat avant que tout ne soit réglé dans la fonction publique…soit après l’été !
Finalement, pour le COMEX et la tutelle, le personnel de la Sécu ne mérite toujours pas mieux que des beaux discours, des primes ponctuelles à des montants « anecdotiques » par rapport à la perte de pouvoir d’achat que nous subissons depuis 2010 (et encore plus depuis ces derniers mois) et une précarisation croissante entretenue par une politique salariale biaisée.
Il est donc venu le temps d’aller au ministère pour se faire entendre sans intermédiaire et rappeler notre demande légitime : une revalorisation générale significative de la valeur du point !
La Délégation du SNFOCOS