Le 25 février 2020, s’est tenue à l’UCANSS une réunion paritaire de négociation relative à la mise en place d’un dispositif d’aide aux aidants salariés.
D’emblée, signalons que le SNFOCOS demeure la seule organisation syndicale s’appuyant sur un projet porté à la connaissance de l’UCANSS et des autres organisations syndicales. Ce projet constitue une feuille de route pour nous et il est heureux de voir que les autres organisations syndicales essaient de s’y raccrocher, notamment en revendiquant une négociation « ouverte ».
En effet, à ce jour, le mandat porté par le Directeur de l’UCANSS est de l’avis unanime, trop restrictif : négocier dans le seul cadre du haut degré de solidarité relevant du régime de prévoyance.
Pour le SNFOCOS, l’aidance emporte divers enjeux. Dans un précédent article, nous rappelions que « bien (trop) souvent, la période d’aidance s’achève par le décès de l’aidé…et qu’il serait malvenu de vouloir mettre un prix sur la souffrance ».
L’UCANSS semble toujours privilégier l’enjeu financier alors que nous mettons l’enjeu humain au premier plan !
Ce parti pris est érigé en dogme quand l’UCANSS ajoute une enveloppe financière contrainte se limitant au plancher légal du degré élevé de solidarité (le seuil de 2%) et qu’elle utilise des éléments de langage comme « sous-utilisation », « sur consommation ».
Quand en plus l’UCANSS explique, dans son document de travail, que « l’allocation de l’enveloppe relevant du haut degré de solidarité peut donc permettre, sur une première phase par exemple de 3 ans, d’entrer dans une dynamique inclusive de reconnaissance des salariés aidants, d’évaluer leurs besoins ainsi que le niveau de pertinence et d’usage de prestations dans un premier temps destinés aux aidants les plus mobilisés », une erreur philosophique se fait jour.
Schématiquement, l’UCANSS propose de négocier un accord (que nous jugeons minimaliste) destiné à faire bilan alors même que l’aidance est un sujet que ne s’y
prête pas. En effet, il est rarement possible, en tant qu’aidant, de savoir combien de temps la situation va perdurer. A quoi bon faire un bilan à date alors même que les situations et les besoins seront évolutifs, évoluant avec l’état de santé de l’aidé…et de l’aidant !
En restreignant le périmètre de la négociation, en excluant d’emblée d’étendre la négociation aux dispositifs inscrits dans l’accord RSE du 28 juin 2016 (sous prétexte que ledit accord sera renégocié l’an prochain), l’UCANSS va favoriser le manque de lisibilité des dispositifs en érigeant un mille-feuille. Ce faisant, la voie empruntée à ce stade interroge : quelles sont les ambitions du COMEX en matière d’aidance ?
Pour le SNFOCOS, il faut mettre en place une politique en faveur des aidants, politique devant s’appuyer sur 3 piliers :
- La liberté de choix (en réponse notamment au besoin de temps)
- L’établissement de droits accessibles (en réponse notamment au besoin de moyens)
- La pleine reconnaissance du statut d’aidant (en réponse notamment au besoin d’accompagnement).
Le SNFOCOS continuera donc de défendre le personnel et de revendiquer en faveur des aidants actuels et futurs.
Chafik EL AOUGRI, Secrétaire national en charge de l’assurance santé complémentaire